Alors que les crises humanitaires et les dérèglements climatiques bouleversent les priorités nationales, les institutions publiques ont un rôle clé à jouer dans l’action et l’anticipation. C’est dans ce contexte que Mme Myriam Dossou d’Almeida, sixième vice-présidente de l’Assemblée nationale, a lancé les séminaires parlementaires de renforcement des capacités des députés, ce mercredi 8 octobre 2025.
En effet, le premier séminaire, axé sur le thème « Rôle des parlementaires dans la mise en œuvre nationale du droit international humanitaire (DIH) », bénéficie de l’appui technique et financier du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Il permettra aux députés de s’approprier les principes du droit international humanitaire et de les intégrer dans leurs réflexions, débats parlementaires et propositions de loi. Il s’agira également pour eux d’être mieux outillés afin de donner une réalité juridique et politique au Togo en matière d’adoption des lois relatives au droit international humanitaire. « Le droit international humanitaire, souvent perçu comme une matière technique réservée uniquement aux juristes ou aux militaires, est pourtant avant tout un droit de l’humain, un droit qui parle de la souffrance des civils, de la protection des blessés, de la préservation des biens essentiels à la survie, un droit qui, dans le chaos de la violence, trace les limites de l’acceptable », a déclaré Mikafui Djessoa, cheffe de mission du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Togo.


Ainsi, selon elle, les députés sont au cœur de sa mise en œuvre. En effet, rassure-t-elle, depuis l’adoption de la Constitution du 6 mai 2024, qui consacre un régime parlementaire, le rôle des députés dans l’élaboration des lois, dans la ratification des instruments internationaux et dans le contrôle de l’action gouvernementale s’est renforcé. Ils sont devenus les garants de la légalité et les architectes des normes. Elle a en outre réitéré l’engagement du CICR à poursuivre ce partenariat avec l’Assemblée nationale togolaise à travers le soutien de la mise en œuvre nationale du droit international humanitaire. Au cours de ce premier séminaire, les députés ont d’abord été outillés sur le statut juridique du CICR, ses activités, ses principes fondamentaux et ses méthodes de travail. Ils ont ensuite pris connaissance des approches humanitaires destinées à leur permettre d’exercer pleinement leurs fonctions.
Par ailleurs, le deuxième séminaire, axé sur le thème « Renforcement des capacités des acteurs de la mise en œuvre de la CDN sur l’analyse des risques climatiques et la sensibilisation des décideurs aux enjeux d’adaptation aux changements climatiques », bénéficie du soutien de l’Agence française de développement (AFD). La formation, coanimée par des experts mobilisés par l’AFD et par la Direction générale du budget et des finances, permettra aux députés de renforcer leurs connaissances sur les risques climatiques et la budgétisation verte sensible au climat. Elle vise également à encourager un plaidoyer politique plus soutenu pour l’intégration de l’adaptation et de la lutte contre le changement climatique dans les législations, la planification et l’action gouvernementale, ainsi qu’à développer leurs capacités d’analyse et de suivi des politiques publiques et des budgets sensibles à l’environnement et au climat.

Selon Christian Robert, premier conseiller de l’Ambassadeur de France au Togo, cette formation intervient à un moment charnière où le Togo met en place des législations et des institutions solides pour répondre aux défis climatiques, et le rôle du Parlement apparaît plus que sans faille dans la mise en œuvre d’un développement durable et inclusif. Il a félicité le gouvernement togolais pour son leadership sur les sujets liés au changement climatique, matérialisé en pompe par la ratification de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques le 8 mars 1995 et de l’Accord de Paris le 28 juin 2017, ainsi que par l’élaboration et l’actualisation régulière de documents stratégiques tels que la contribution déterminée au niveau national (CDN), et par l’adoption cette année de la loi portant sur la lutte contre le changement climatique, donnant un levier supplémentaire au gouvernement pour encadrer un processus de développement résilient.

Pour sa part, Myriam Dossou d’Almeida, sixième vice-présidente de l’Assemblée nationale, a souligné que les séminaires parlementaires sur le droit international humanitaire et le changement climatique sont deux thématiques majeures qui s’inscrivent au cœur des défis contemporains de l’heure, car les crises humanitaires et environnementales sont interconnectées. « Les conflits exacerbent la vulnérabilité des populations face aux catastrophes climatiques, tandis que les désastres écologiques amplifient les tensions et les migrations forcées. En d’autres termes, ces deux thématiques incarnent deux dimensions indissociables de la paix : la paix entre les hommes et la paix entre l’humanité et la nature », a-t-elle déclaré.
Pour elle, la tenue simultanée de ces deux ateliers reflète l’interconnexion entre enjeux humanitaires et environnementaux, soulignant la complexité des défis actuels. Elle a aussi affirmé que ce séminaire parlementaire traduit l’engagement du Togo, sous la direction de Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, à placer la vie et la dignité humaines au cœur de sa gouvernance. « Le Parlement togolais s’engage à concrétiser les recommandations de ce séminaire en instaurant un cadre juridique solide pour le pays. Cela inclut la possibilité de créer un comité parlementaire dédié au suivi des recommandations, l’élaboration d’un plan d’action législatif prioritaire et le renforcement des mécanismes de contrôle pour une mise en œuvre efficace des politiques. Notre objectif va au-delà : faire du Togo un modèle d’engagement humanitaire et écologique en Afrique et dans le monde. Le Togo progresse, et nous devons poursuivre avec une énergie renforcée », a-t-elle ajouté.

Rappelons que la sixième vice-présidente a remercié le Comité international de la Croix-Rouge et l’Agence française de développement pour leur soutien constant. D’après elle, leur expertise renforce la capacité de l’Assemblée nationale à relever ces défis avec ambition et pragmatisme. Les députés ont salué l’organisation de ces séminaires et ont réaffirmé leur engagement à œuvrer pour l’adoption de projets et propositions de loi favorables à la prise en compte des défis liés au droit international humanitaire et aux changements climatiques.

