Alors que le pays du président Omar al-Bashir fait face à un révolte populaire contre le pouvoir de Khartoum depuis le 19 décembre suit à l’augmentation du prix du pain ainsi que des conditions de vie, le gouvernement soudanais à travers le parquet chargé de la sécurité de l’Etat, a émis des mandats d’arrêt contre 38 journalistes et activistes web sous le chef d’inculpation d’ a »incitation » et diffusion de « fausses informations ».
D’après nos confrères de la radio Sudania 24, le parquet a émis ces mandats d’arrêts conformément aux articles 66, 69 et 77 du Code pénal et de l’article 17 de la loi sur la cybercriminalité en vigueur dans le pays. Ces articles selon nos confrères traitent « d’incitation à la violence, de troubles à l’ordre publics, diffusion de fausses nouvelles, de troubles de la paix et de la tranquillité publique et d’atteinte à la réputation des personnalités des entreprises ».
Parmis les 38 personnes visées par ce mandat d’arrêt essentiellement des journalistes et des activistes web, 28 sont hors du pays. En effet, ces activistes et des journalistes de l’intérieur comme de l’extérieur du Soudan, s’appuient sur des sites et réseaux sociaux pour diffuser des informations sur les manifestations et surtout des images et vidéos des violentes répressions des manifestations en cours dans le pays depuis le 19 décembre et qui ont déjà fait plusieurs morts, 25 selon le gouvernement et 1000 d’après les organisations internationales des droits de l’homme.

Hier vendredi, les manifestations ont repris de plus bels dans plusieurs districts de la capitale soudanaise Khartoum. Le Comité des médecins soudanais (SDC) a annoncé la mort d’un manifestant dans le district de Burri, à l’est de Khartoum, des suites de ses blessures, ce qui porte à trois le nombre de morts parmi les manifestants entre jeudi et vendredi. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a déclaré vendredi qu’il était « très inquiet » de la situation au Soudan. « Nous encourageons vivement le gouvernement à être très attentif au respect des droits de l’homme ».
