
Pour défendre leur droit à un travail décent, les jeunes filles et femmes migrantes travailleuses domestiques de 8 pays de l’espace CEDEAO réunies à Bamako (Mali) du 8 au 9 Avril 2021, ont mené une réflexion sur l’environnement et les textes qui doivent réglementer leur secteur. Une forte délégation togolaise a pris part à cette rencontre de mutualisation des efforts sous régionale en faveur de l’ensemble des travailleuses domestiques auprès des décideurs des pays présents.
L’Association pour la défense des droits des aide-ménagères (ADDAD) présente dans 8 pays de la sous-région est décidée à faire entendre les souffrances des travailleuses de ce secteur. En effet, pour se faire, les différentes associations de l’ADDAD de 8 pays et les syndicats des travailleurs se sont donné rendez-vous à Bamako pour échanger sur la situation des aides ménagères. Durant deux jours, les participant ont échangé sur les conditions de leur travail afin d’amener les décideurs de chaque pays à prendre les mesures pour adopter les mécanismes pouvant permettre le respect des droit des Aide-ménagères. L’objectif général, c’est de créer une alliance sous régionale avec les syndicats pour mieux protéger les filles migrantes travailleuses domestiques. Le thème choisi est : “ensemble pour la ratification de la convention 189 de l’OIT’’ a été choisi.
Plusieurs pays ont pris part à cette rencontre dont le Togo. Mme Tambidja Rabiatou présidente ADDAD-Togo et chef de la délégation ayant pris part à la rencontre s’est réjoui des grandes décisions de cette rencontre qui pourra permettre aux Aide-ménagères de retrouver leur dignité. “Si nos autorités ne sont pas prêtes pour ratifier la convention 189 de l’OIT, nous voulons qu’elles trouvent un mécanisme pour protéger les Aide-ménagères en attendant que cette convention soit ratifiée’’, a-t-elle confié au correspondant d’Afriknews.info. Selon elle, les conditions de travail des aide-ménagères sont difficiles. En ce sens, de retour au Togo, elle compte organiser un atelier de restitution auquel nos autorités seront conviées afin de “les convaincre de faire quelque chose en faveur des aides ménagères du Togo’’, a ajouté Mme la présidente de ADDAD-Togo.

A ses côtés, Amidou Rafiatou, secrétaire général ADDAD-Togo n’a qu’un objectif en participant à cette grande rencontre au Mali : “c’est de pouvoir réfléchir ensemble pour aider les aide-ménagères à connaitre leur droit afin de se défendre en cas de violation de ceux-ci’’. Elle espère “la ratification de la convention 189 de l’OIT par les autorités togolaises’’. Malgré qu’elles sont peu écoutées ont “commencé par faire le plaidoyer’’, Rafiatou ne veut rien lâcher : “nous comptons aller jusqu’au bout pour que cette convention soit adoptée au Togo’’, affirme-t-elle. Au total, 35 personnes participent à cette rencontre repartis entre une dizaine de pays. Il s’agit du Mali, Burkina-Faso, Benin, Togo, Côte d’Ivoire, Guinée Conakry, Sénégal et la Gambie.
Selon la président ADDAD Mali, Mme Diallo Sitan Fofana, la situation des filles et femmes travailleuses domestiques est une question qui concerne tout le monde. Car, dit-elle, même si on ne l’est pas, nous avons chacun un proche “qui est exploité sans respect’’. Elle a lancé un appel à toutes les structures présentes à cette rencontre internationale surtout en charge de la protection de l’enfant et de la femme à agir. “Nous pouvons compter sur vous pour nous défendre’’, a dit la présidente. Avant de d’ajouter : “nous voulons notre droit et pour le défendre, nous nous sommes organisées pour s’auto défendre.’’
La représentante du ministre de la femme du Mali, Mme Korotoumou Traoré, a fait savoir que le gouvernement, grâce aux actions des structures comme ADDAD a pu réaliser des progrès en matière de défense des droits des travailleurs. Cependant, elle a émis le vœu que cette rencontre puisse déboucher sur la mise en place d’une commission afin de travailler avec les différents pays sur ce sujet.
Kevin