
Pour faire face à la montée grandissante du terrorisme dans la zone sahélienne d’Afrique, cinq pays Sahéliens: Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad ont décidé lors d’un mini-sommet tenu du 15 au 17 février 2014 de créer le G5 Sahel ou « G5S ». Malheureusement, depuis ce temps, cette organisation censée combattre le terrorisme dans l’espace sahélien peine à se mettre véritablement en place et plusieurs raisons peuvent justifier les difficultés auxquelles se heurte ce G5 Sahel.
Si la plus grande raison souvent avancée pour justifier l’inefficacité ou du moins le plomb que cette organisation a dans l’ail reste les moyens financiers et logistiques, il n’en demeure pas moins que l’absence de deux puissances militaires de la zone reste l’arbre qui cacherait la forêt.
Ainsi, c’est une évidence que depuis sa création en février 2014 suivie de la signature de la convention le 19 décembre 2014 mettant en place les organes du G5S, les problèmes financiers et logistiques n’ont pas permis une véritable mise en place de cette force coalisée pour faire face au terrorisme dans la zone sahélienne. Les promesses de la France de François Holland de soutenir aussi bien sûr le plan logistique que financier cette organisation ne s’est jamais matérialisée. Tout est resté sur le point des promesses malgré les ravages que continuent de faire les terroristes dans cette zone du sahel. Sur un budget de 14,8 milliards de dollars pour réaliser le G5S, moins du quart de ce financement est mobilisé depuis sa création il y a quatre ans. Ce qui rend quasiment difficile voire impossible, le fonctionnement de cette coalition qui au demeurant n’est pas que militaire mais aussi d’intégration économique.

La provenance des membres du G5
Le G5S s’inscrit dans une forte tradition d’intégration régionale en matière de développement économique et de lutte contre le terrorisme; or les membres du G5S sont, membres de trois organisations différentes pour chaque thématique: La Mauritanie avec le Maghreb voire le monde arabe (l’Union du Maghreb arabe,), le Mali, le Burkina Faso et le Niger avec l’Afrique de l’Ouest (l’UEMOA et la CEDEAO) et Tchad avec l’Afrique centrale(la CEMAC).
En effet, le choix stratégique du G5 Sahel d’allier lutte contre le terrorisme et le développement socio-économique, est dû au fait que les Etats membres sont persuadés de ce que l’interdépendance des défis sécuritaires et du développement reste la cause principale de la montée en puissance des menacés des organisations djihadistes de la région (AQMI, MUJAO – Al Mourabitoune, Boko Haram). Raison pour laquelle, le G5 ne peut réussir sa mission tant qu’il ne dispose pas de réel financement qui permette aussi à cette organisation de disposer de logistiques sophistiqués et performants à la hauteur de l’arsenal utilisé par ces Jihadistes.
L’absence du Nigéria et de l’Algérie
Aussi surprenante que cela puisse être, on note l’absence de deux géants militaires de la zone, pourtant indispensables voire incontournables dans la lutte contre le terrorisme dans la zone sahélienne. Il s’agit du Nigéria et de l’Algérie. Rien ne saurait expliquer que le géant militaire de l’Afrique de l’Ouest à savoir le Nigéria qui aussi fait face au terrorisme avec la secte Boko Harama, brille de son absence dans cette coalition de force contre le terrorisme. Il en est de même pour la seconde puissance militaire de l’Afrique du Nord et première puissance militaire de la zone sahélienne, l’Algérie qui aussi est absente du G5 Sahel nonobstant le rôle capital que joue Alger dans la résolution des crises dans cette zone et la lutte contre le terrorisme dans le sahel surtout que le territoire algérien constitue un des principales bases arrières des organisations Jihadistes et terroristes qui opèrent dans cette partie de l’Afrique.
Il est ainsi clair que que l’absence de ceux deux géants militaires de la zone sahélienne au sein du G5S, fragilise énormément cette organisation. Pour une meilleure opérationnalisation et pour permettre au G5 Sahel de réussir sa mission, il faudra d’abord lui doter non seulement de moyens suffisants aussi bien financiers que logistiques, bien former les forces qui seront engagées dans cette bataille contre les Jihadistes qui sont passés maîtres dans les guerre asymétriques mais également faire de sorte que le Nigéria et l’Algérie puissent intégrer le G5. Il faut également permettre aux forces engagées de pouvoir traquer les terroristes sur n’importe quel territoire. Car limiter à 50 km à l’intérieur du territoire voisin la possibilité pour les forces du G5S de traquer ces Jihadistes, constitue aussi une des faiblesses du G5S.