
En effet alors que de plus en plus de Kényans sont connectés à Internet pendant que les services gouvernementaux et économiques se numérisent, il s’est avéré nécessaire de doter la législation du pays d’un texte de loi qui prend en compte la cybercriminalité. Malheureusement, beaucoup craignent qu’elle ne serve à des atteintes à la liberté d’expression dans le pays.
Du côté du gouvernement, on justifie cette loi par la volonté d’encadrer la jouissance de l’utilisation des nouvelles techniques de la communication. « La technologie transforme la vie des Kényans, et elle doit être légalement encadrée », indique le ministre de l’information et de la communication Joe Mucheru, en charge de ce dossier depuis plus de deux ans.
Il faut dire que ce texte régule et pénalise lourdement le cyber-espionnage, le harcèlement et la fraude sur la Toile.
Mais c’est le délit de fausses informations, qui punit la publication de « fake news » d’une amende de plus de 40 000 euros et d’une peine pouvant atteindre dix ans de prison si le contenu incite à la violence qui inquiète le plus la société civile kenyane.Selon Henry Maina, directeur de l’ONG Article 19 en Afrique de l’Est, la loi anti fack news « donnent aux autorités le pouvoir de déterminer ce qui est vrai et ce qui est faux et permettent de contrôler les médias ainsi que ce qui se dit sur la Toile ».

Rappelons que le durcissement de cette loi est la conséquence de la montée en puissance de fausses nouvelles dans le pays depuis la présidentielle de 2017.