
En plein préparatifs de la première édition du ‘’African Entrepreneurs In the diaspora Award night ’’, un événement organisé pour primer et encourager les entrepreneurs de la diaspora africaine au service du développement de leurs pays hôtes qui aura lieu le 14 septembre prochain au Canada, l’économiste africain, Samuel Mathey, candidat au prix Nobel d’économie, un des initiateurs de cette nuit d’Award, nous parle de cet événement inédit dans cet entretien exclusif réalisé par la rédaction du site panafricain www afrique-news.info (AFN). Lisez plutôt
AFN: Vous êtes à l’initiative de African Entrepreneurs In the diaspora Award night. Dites nous pourquoi avoir pensé organiser une nuit des entrepreneurs de la diaspora africaine au service du développement de leurs pays hôtes?
Samuel Mathey : Il y a plus de 20 ans, on a parcouru différents pays de l’occident et nous avons constaté que la majorité de la diaspora Africaine était au bas de l’échelle sociale dans ces pays. Nous nous rendons compte que plus 20 ans après, la situation n’a pas changé. Nous nous sommes alors auto-assignés la mission d’engager des actions pour changer cette situation et la soirée des Award n’est que la première phase de notre stratégie. Cette première phase est menée avec des partenaires ayant la même vision comme Afrique Canada Monde.

AFN: Parlez-nous brièvement de cet événement et de la pertinence du choix du thème de cette nuit de l’entrepreneur africain de la diaspora?
La soirée des Award est la première phase de notre stratégie visant à inverser la situation des africains de la diaspora qui généralement sont aux bas de l’échelle sociale dans leurs pays hôtes. Le thème de cette première édition est « une diaspora Africaine d’entrepreneurs au service du pays hôte et de l’humanité ». Ce thème reflète les fondamentaux de la culture Africaine (même si cette culture est plurielle) qui est communautaire, sociale et orientée vers les valeurs familles.
AFN: Lorsqu’on lit bien les objectifs de cet événement, on a l’impression que vous encouragez les africains de la diaspora à investir dans le développement de leurs pays hôtes plutôt que dans leur pays d’origine, l’Afrique. Pourquoi un tel choix?
Nous avons fait ce choix pour diverses raisons :
D’abord, beaucoup d’Africains de la diaspora NE SONT PLUS Africains de par leur citoyenneté et leur passeport donc pour paraphraser Obama, il a été élu pour « son peuple ». Le message ne serait pas approprié pour les autorités de ces pays, qu’après avoir fait des Africains des citoyens, qu’on vienne leur demander de développer un autre pays..
Ensuite, la situation des Africains dans ces pays demeurent précaires et nous sommes la majorité dans les petits boulots mal payés et vivant sur les subventions et allocations. Il faut transformer la communauté diaspora Africaine en une communauté solide financièrement avec des modèles de réussite à fusion
Enfin, cette situation de précarité, de bas d’échelle s’étend également aux Africains de la diaspora qui sont intellectuels:
Premièrement, le constat est que généralement à diplôme égal, le blanc natif puis l’indien puis l’asiatique sont d’abord recrutés avant l’Africain
Deuxièmement, même quand l’Africain sort d’une excellente école (Harvard…) souvent, il constate qu’après plus 10 ans, il est au même poste alors que ses collègues d’autres races sont devenus managers ou vice-président
Troisièmement, le peu d’Africains qui sortent du lot et qui arrivent au haut de la pyramide social, vivent dans une tour d’ivoire loin de leur communauté et peinent à tirer vers le haut d’autres noirs…
Ainsi, une communauté diaspora Africaine plus riche, plus indépendante financièrement aura les ressources pour développer l’Afrique plus tard mais il faut d’abord qu’elle accède à cette puissance financière que seul l’entrepreneuriat peut lui assurer.
C’est une vérité car le peu de modèles qui ont émergé l’ont démontré: Didier Drogba avec sa fondation et les multiples actions dans les pays Africains, Modibo de la NASA qui aide aujourd’hui les jeunes filles du continent à exceller dans les mathématiques, Ibrahim Mo qui est revenu créer un prix pour la gouvernance… Nous avons décidé d’agir pour que soit multiplié par UN MILLION les Didier Drogba et Ibrahim Mo…
AFN: Parlez nous des différentes catégories qui seront primées lors de cette soirée des awards et les critères de choix des nommés?
Les critères de bases pour cette nuit d’award sont:
– avoir une entreprise légalement constituée (donc pas les entreprises informelles ou services de cuisines ou coiffure entre membres de la communauté sans constitution légale) – être à jour fiscalement – être Africain ou descendants d’Africains – être citoyen ou résident légal dans le pays. À ces critères de base viennent se décliner les prix catégoriels:
– secteur agribusiness – secteur industriel et transformation – secteur du service – prix féminin – prix association et entrepreneuriat social – prix spiritualité (églises Africaines ouvrant des succursales dans ces pays…) – prix d’innovation – prix spécial du jury
Les critères déterminant pour les lauréats seront entre autres:
– le nombre d’emplois créés – l’évolution et la croissance de l’entreprise – le niveau de diversité (genre, culture…) – l’utilisation de la technologie
AFN: Quelles sont selon vous les retombées probables de cet award pour le développement de l’Afrique et des populations africaines?
Les retombées sont ÉNORMES. Il faut noter que nous sommes en discussions avec les autorités de ces pays hôtes pour qu’ils apportent leur soutien (contrats, formations, subventions…) à ces nominés car notre argument est « plus d’entreprises de la communauté Africaine, moins d’allocations et aides, plus d’emplois, plus de revenues d’impôt pour l’Etat… » Et comme nous l’avons souligné plus haut, si la diaspora Africaine quitte le bas de la pyramide sociale dans ces pays hôtes, ils deviendront également des ressources pour l’Afrique.
AFN: Il est vrai que vous en êtes l’initiateur de cet événement mais c’est un consortium qui en a l’organisation. Parlez nous de ce consortium et des organisations qui le composent.
J’ai l’habitude de dire à mes followers que l’idée est divine et voler une idée c’est vouloir voler Dieu… En effet, l’idée de cet événement a évolué d’une manière synergique entre ma personne et le président de l’association Afrique Canada Monde, M. Eric Agbemelo.
Un partenariat naturel s’est alors établi, entre nos structures (la FAFEDE, Nephtali Consulting Group et l’association Afrique Canada Monde), pour la réalisation de ce projet que nous finançons sur fonds propres.
D’autres structures nous ont sollicité pour du sponsoring et pour prendre une part active. Cette liste augmente avec les jours. Je peux citer entre autres : radio Centre ville Montréal, Formatour…
AFN : Cet événement peut toucher combien de personnes selon vos prévisions?
Pour cette première édition, nous comptons toucher 10 millions de personnes sur les 3 continents Amérique, Europe et Asie. On est à une centaine d’entrepreneurs Africains candidats…
Dès la fin de la cérémonie d’Award du vendredi 14 Septembre, nous allons nous atteler à la préparation de la prochaine édition (2ème édition) où nous ambitionnons d’atteindre 100 millions d’Africains et non Africains avec un lieu tournant entre les 3 continents de base.
AFN: Enfin, quel message avez-vous à l’endroit des entrepreneurs africains de la diaspora?
J’ai quatre messages à l’endroit de mes frères entrepreneurs africains de la diaspora:
Nous encourageons les Africains de la diaspora à embrasser l’entrepreneuriat et l’EZF (Entrepreneuriat à Zéro Franc), à révéler l’entrepreneur au fond de leur âme. C’est la SEULE voie pour transformer la diaspora et son avenir.
Je les invite donc pour ceux qui hésitent encore, à sortir de l’ombre pour s’inscrire et également sortir de l’informel pour formaliser et structurer leurs activités dans ces pays.
Pour ceux qui vivent à Montréal, je les invite à venir nombreux à la cérémonie qui se déroulera à partir de 19h00 à la salle évent de la radio Centre Ville Montréal au 5212 Boulevard St Laurent.
Les bonnes volontés à nous contacter pour mobiliser plus encore pour la prochaine édition 2019 dont les préparatifs démarrent dès le mois prochain.
Interview réalisée par JC Bakali, pour AFN