Au Togo, l’Union Professionnelle des Agréés en Douane sera le samedi 18 décembre en Assemblée générale élective pour élire un nouveau bureau. Parmi les candidats en lice pour cette élection se trouve l’un des piliers de cette Union, qui par le passé a fait ses preuves pendant plus de 10 ans au sein du Bureau Exécutif. Aujourd’hui, tête de liste de la liste VISION 21-24, KPODAR Assiongbon Francisco du Groupe MENSTRANS a livré dans une interview à notre rédaction,ses ambitions pour l’UPRAD-TOGO une fois élu. Il lance un appel à tous les Commissionnaires Agréés en Douane à s’approprier du contenu de son plan stratégique et de faire en sorte que son adoption soit profitable à tous. Lisez l’intégralité de son interview !
Monsieur KPODAR. Pourquoi briguez-vous le poste de Président de l’UPRAD-TOGO ?
KPODAR Assiongbon Francisco : Bonjour et merci pour la question.
J’ai eu à servir l’UPRAD-TOGO par les années passées entant que Secrétaire Général de 2007 à 2018. Nous nous sommes un peu retirés des Affaires et pendant ces trois années, il y a eu certains nombres d’éléments qui ont poussé les Aînés (collègues) à nous approcher pour nous demander de revenir aux affaires afin de relever des défis qui se posent aujourd’hui à notre profession. D’où vous nous voyez aujourd’hui candidat aux élections de l’UPRAD-TOGO.
Pourquoi un plan stratégique ?
Lorsque ces Aînés dont j’ai parlé m’ont fait appel pour prendre les destinés de notre Union, je me suis dit qu’on ne peut pas revenir comme cela. Il faut absolument que nous ayons une vision. Des visions, nous en avons et il faut les formaliser. Ces points stratégiques constituent pour nous une proposition que nous allons soumettre à l’Assemblée Générale une fois élue. S’il est adopté, il deviendra pour nous une feuille de route à exécuter afin de rendre compte en fin de mandat.
À la page 7 de ce document, vous avez fait une analyse Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM), est-ce-que vous pouvez nous ressortir les grandes lignes ?
Oui, l’analyse FFOM permet lorsqu’on veut élaborer un plan stratégique digne de ce nom tel que nous voulons le faire. Il faut passer par là afin d’analyser les éléments en toute humilité pour avoir sur quelle base il faut partir. Et les forces, l’UPRAD-TOGO en a vu le nombre de ses membres en terme d’organisation de Transit ou Commissionnaires Agréés en Douane. Aujourd’hui, en terme d’actions posées, l’UPRAD-TOGO constitue un acteur incontournable dans le commerce extérieur de notre pays.
Des faiblesses, nous en avons également. Il faut humblement analyser ces faiblesses afin de pouvoir arriver à ce plan stratégique que nous avons élaboré. J’en citerai une ou deux.
L’absence de tarif harmonisé par exemple pour notre profession, il n’y en a pas. Ça fait que notre profession tombe au jour le jour. L’insuffisance de formations des cadres car il nous faut aujourd’hui des cadres. On ne peut pas former ces cadres si on n’a pas les outils adéquats. Le manque de ressources financières. Il faut doter notre organisation de ressources pérennes
Des Opportunités, nous en avons aussi. Je vais citer une qui n’est pas moindre. Une opportunité, c’est notre marché. Avant, c’était le territoire togolais mais aujourd’hui c’est L’UEMOA et la CEDEAO.
Des Menaces, il y en a pleins. Si je cite aujourd’hui des outils comme les multinationaux qui sont là, c’est une menace pour nous. Ce sont des sociétés qui prennent d’une part notre marché constitué d’acteurs nationaux. Il faut les promouvoir. Donc ces multinationaux constituent pour nous des menaces.
Dans la situation future souhaitée, vous avez dégagé des objectifs stratégiques. Est-ce que vous pouvez en parler un peu?
Oui. Si logiquement on tient compte de tout ce que j’ai dit par rapport aux Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces, on doit se fixer des objectifs pour pouvoir exécuter ce plan de façon efficace. Si aujourd’hui on doit former des cadres supérieurs, il faut un centre de formation digne de ce nom. Il y a déjà un projet actuellement en cours et lorsque nous serons là, ce projet sera effectif parce qu’il ne faut pas arriver avant de réfléchir mais il faut d’abord réfléchir avant d’arriver. Il faut élaborer un tarif et ce travail a été fait à mi-parcours. Il faut le parachever dans l’optique que tout le monde puisse se retrouver. Un code d’éthique et de déontologie est nécessaire afin que nous nous disciplinions. Je cite ces trois objectifs. Nous avons un plan pour doter notre organisation de ressources financières pérennes afin d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés.
À la page 10 de votre document dans le plan stratégique, vous parliez de refondation de la profession. Pourquoi une refondation et comment sera pourrait se faire ?
Le concept de refondation est apparu aux États généraux de la profession que nous avions organisés en Novembre 2013 qu’il faut refaire la profession, d’où l’idée de « refondation ». À ces travaux, des recommandations ont été faites mais en faisant un petit retour en arrière, on s’est rendu compte qu’en 2013, jusqu’à ce que nous quittions les Affaires, un certain nombre de recommandations avaient commencé par prendre corps mais beaucoup n’ont pas été . Nous sommes partis de là pour dire que la refondation peut se faire à travers l’implication des membres de l’UPRAD-TOGO.
Nous notons avec intérêt qu’à la page 12, vous préconisez une révision des relations avec nos partenaires dont vous avez cité l’OTR , les consignataires et manutentionnaires.
Ces trois acteurs que vous avez cité tout à l’heure sont les principaux que nous côtoyons dans l’exercice de notre profession. Ces acteurs sont dotés d’une puissance si vous les regardez. Lorsque nous parlons de l’OTR, c’est principalement l’administration des douanes qui a la puissance régalienne de l’État en face de nous Commissionnaires Agréés en Douane. Il faut que nos rapports de partenariat subissent un Audit. Qu’on puisse faire un Audit du circuit douanier que nous parcourons dans l’exercice de notre profession pour voir si ce circuit est adapté. S’il faut, revoir quelque chose, l’Audit doit d’abord se faire avec l’aide d’un consultant pour sortir un document assez révélateur. S’il fait faire des retouches, on le les fait. Les autres acteurs que vous avez cités, les consignataires et manutentionnaires, nous avons remarqué que c’est cette relation du tout puissant qu’on veut nous faire appliquer alors qu’aujourd’hui, nous disons que nous sommes des acteurs incontournables et notre place doit être respectée.
À la page 13 de votre document, au titre de l’implication des membres, vous avez parlé de la mise en place des commissions et on sent une innovation dans ce que vous voulez faire. Qu’est-ce qu’il en est concrètement ?
Puisque nous voulons une gestion participative de l’UPRAD-TOGO, dans l’implication des membres, c’est vrai qu’on a parlé des Commissions. C’est rien de nouveau. Lorsque vous parcourez les Statuts de l’UPRAD-TOGO, vous verrez qu’il y a des commissions qui existent. On s’est dit, est-ce qu’il faut revisiter ces commissions statutaires voir si elles sont toujours adaptées où il faudrait les remanier mais on va au delà de tout ça. On va décliner ces commissions en sous-commissions pour faire un maillage en terme de territorialité des acteurs moins de l’acteur principal qui est la Douane. La Douane, on la retrouve au Port, aux frontières terrestres, à l’Aéroport et dans presque toutes les régions du pays, donc il faudrait nous aussi décliner ces commissions suivant les déménagements de ce partenaire. On peut avoir les sous-commissions selon les spécialités que nous avons dans notre profession. Il y a ceux qui exercent essentiellement dans les conteneurs, il y a ceux qui interviennent plus dans d’autres secteurs notamment le secteur de véhicules par exemple. On peut avoir une commission véhicules mais déclinée en sous-commissions de véhicules d’occasions sous-commissions de véhicules neufs.
À la page 14, vous parliez de reprise du Leadership dans la sous-région, qu’entendez- vous par là ?
Leadership dans la sous-région, nous ne l’avons pas volé. Pour la petite histoire, depuis 2015-2016 quand la relecture du code de la Douane de L’UEMOA et de la CEDEAO a été amorcé, nous avons été associés et des Ateliers d’Abidjan, de Cotonou et de Ouaga. Nous avions mis à contribution nos Collègues des autres pays pour avoir un regroupement de L’UEMOA et de la CEDEAO. À l’occasion des Journées de Commissionnaires Agréés en Douane que nous avons initié ici à Lomé en deux éditions successives notamment en 2017 et 2018, les Collègues de la sous-région qui se sont retrouvés à Lomé ont travaillé sur la question véritablement pris une option pour ces regroupements et nous avions appris du Leadership de ces regroupements. Nous comptons reprendre la chose lorsque nous reviendrons aux affaires.
Est-ce que vous allez respecter le chronogramme que vous vous proposez ?
Je dirai Oui et non. Oui parce que le plan stratégique même est intitulé « 2021-2024 ». Nous voulons d’abord rester dans le délai du mandat qui est de 3 ans et nous voulons que les actions à mener dans le cadre de ce plan stratégique, il faut des plans d’actions spécifiques qui seront élaborés. Mais vous allez voir que nous avons projeté des actions qui vont au delà de 5 ans. C’est pour vous dire que certaines actions iront au delà du mandat. l’UPRAD-TOGO est une continuité. Même si nous ne sommes plus là, un bureau futur va forcément poursuivre l’action que nous allons entamer.
Pour finir, avez-vous un mot à l’endroit des membres de l’UPRAD-TOGO dont vous solliciter le suffrage?
Un mot Oui ; mais un mot à trois volets.
Je dirai à mes aînés, à mes Collègues, aux Commissionnaires Agréés en Douane de s’approprier le contenu de notre plan stratégique, de le lire et faire en sorte que son exécution puisse les accompagner.
La 2ème chose, je le dirai en prenant cet adage populaire qui dit : « Il n’existe pas de beau chien sans puces ». Avec la bonne volonté que j’ai avec toutes les compétences dont regorgent l’équipe avec laquelle je compte travailler, nous ne pouvons tout connaître. Nous avons besoin de vous pour parachever cette œuvre. Je voudrais citer John LEGON qui a dit que « Rêver seul reste un rêve mais rêver ensemble devient une réalité ».
Si je vais le faire seul, ça deviendra un rêve mais si vous vous joignez à moi pour le faire, ça devient une réalité.
Je vous remercie.
