
Le 18 mai 2018, aura l’élection à la tête du Conseil national des patrons de presse (Conapp). Au poste de la présidence de cette association, ils sont 04 directeurs de publication à convoiter le fauteuil jusque-là occupé par Jean Paul Agboh Ahouélété. Le premier à nous parler s’appelle Joël Kossi Vignon EGAH, directeur de publication de l’Hebdo « Fraternité « . L’homme ambitionne grand de par son programme. L’aide de l’Etat à la presse, la presse en ligne au Togo, le devenir des jeunes journalistes au sein de la corporation, mettre fin au clivage ethnique, l’intérêt de tous reste ses préoccupations. Lecture.
Togotimes.info: Vous êtes l’un des 4 candidats au poste de président du Conapp. Quelles sont les vraies raisons de votre choix ?
Joël Kossi Vignon EGAH: Merci mon confrère. Je sais que la candidature de Joël Kossi Vignon EGAH au poste du Conseil national des patrons de presse (CONAPP) a suscité beaucoup de curiosité en ce sens que, je suis l’un de ceux-là qui sont toujours réservés, qui n’aiment pas trop se mettre au cœur du débat. Et il se trouve que mes interventions visent toujours à rassembler, à restaurer la vraie vérité, et amener les esprits à s’élever pour accepter d’effacer le Moi devant ce qui va dans l’intérêt de tous. Cela dit, il y a des frustrations au sein du Conapp, des frustrations profondes, des ressentiments que les membres ne disent pas. Des ressentiments qui, si seulement on les disait, on pourrait s’asseoir pour les juguler, les régler une fois pour toute, parce que, nous sommes dans le journalisme et chacun a une vision pour pouvoir vivre de ce métier. Voilà entre autres raisons qui m’ont motivé à déposer ma candidature. J’ai été plus que réconforté qu’au lendemain du dépôt de ma candidature, j’ai reçu plusieurs appels qui pour dire nous allons te soutenir, qui pour me dire, ils ont confiance aux valeurs que je porte si hautement comme je les déclarés le 04 mai dernier lors de l’ouverture officielle de la campagne électorale.

il y a des frustrations au sein du Conapp, des frustrations profondes, des ressentiments que les membres ne disent pas
Si vous êtes élu au soir du 18 mai, quel est le premier chantier à entamer ?
Nous avons déclinés notre programme en 7 axes dont les axes majeurs visent à permettre à tous de vivre décemment de ce métier. Pourquoi, parce que, on a aujourd’hui deux castes de journalistes : ceux-là qui sont logés dans la cour du roi. Ils sont nourris, véhiculés avec l’argent du contribuable et on, s’amuse à jeter des miettes, des pécules à quelques autres, pendant que le reste constitué des « sans visage ». Il faut qu’on aborde ce sujet. Il ne doit pas y avoir un journaliste de Lomé, et un journaliste à l’intérieur du pays. Il ne véhiculés y avoir un journaliste pour l’étranger et un journaliste qui se limite seulement au Togo ; ce n’est pas normal. C’est comme la dynamique mondiale aujourd’hui avec les mouvements que nous voyons sur les médias dans les autres pays pour réclamer une meilleure justice sociale. Je ne dis pas que, je ne suis un Saint ou le messie qui va réparer les choses, non. Ce que je crois, c’est qu’il faut créer un cadre où on doit discuter de nos problèmes et non dans le dos, mais on doit avoir le courage de les aborder et de les juguler ensemble dans l’intérêt de tous.
Au Togo, la corporation des médias est assise sur une division qui ne dit pas son nom. II y a des patrons de presse qui ne peuvent pas s’asseoir entre confrères, échanger, boire ensemble. Comment compter vous mettre fin à cela si vous êtes élu ?
Sur ce constat, je peux dire que les membres du Conapp me connaissent et je les connais. Je ne veux pas me jeter les fleurs, je suis celui qui a le moins de difficultés à s’asseoir avec n’importe qui dans la corporation. Je sais qu’il y a ce grain de tribalisme qui est semé au sein de la corporation. Pour ma part, je suis autant à l’aise avec mon frère Tem, avec mes frères Kabyès, Ewé etc.; bref, partout je suis autant à l’aise avec ceux de la nouvelle génération que ceux de la vieille garde. Je suis autant à l’aise avec les radicaux proches de l’opposition qu’avec ceux qui visent entièrement sous la coupole du pouvoir.
Ce sont-là vos chances de gagner ?
Justement, ce sont mes chances de gagner, parce que je dis, nous sommes au Togo et les gens ne disent pas ce qu’ils pensent. Ce que le Togolais veut, ce que les membres du Conapp veulent, c’est qu’on les laisse s‘exprimer. Pour cela, je voudrais d’abord féliciter le bureau sortant qui a fait un travail acceptabledans la mise en œuvre du processus, pas un travail excellent, parce qu’il y a des réserves que nous les candidats avons soulevéset qui doivent être aplanis. Ce sont des anomalies qui doivent être réglées pour des élections propres. Mais moi je crois, en la liberté des candidats, je n’ai aucun doute.Il faudra voter le 18 Mai prochain pour sauver le Conapp et non pour diviser plus le Conapp. On ne peut avoir une association qui doit avoir deux visages, ce n’est pas normal. C’est pourquoi j’ai inclus dans mon programme, la décentralisation du Conapp
Justement, essayez de nous résumer votre programme en 4 points essentiels (lire le programme en ouvrant ce lien) http://telegramme228.com/ce-propose-le-candidat-joel-kossi.html
Il me plait de rappelerque je suis celui qui a porté l’idée sur l’aide de l’Etat à la presse à 500 millions en 2014 à Kpalimé lors des états généraux. Au-delà, il faut qu’on applique le volet détaxe de l’aide qui permet à ce que les coûts des intrants comme les frais d’électricité par exemple pour nos camarades de l’audiovisuel. Les idées concrètes et réalisables sont là. Je tien à mettre surtout en chantier un ensemble d’actions qui doivent aboutir à l’amélioration de l’offre. Il faut pour cela que nous donnions des armes aux jeunes qui arrivent dans la corporation et relever les plumes de ceux qui sont déjà là, à travers l’organisation régulière des ateliers d’écriture. Il nous faut travailler avec le gouvernement surla loi qui nous donne le droit d’accès à l’information pour son exploitation à bon escient etc
Quel est votre message à l’endroit des journalistes et aux électeurs ?
Je tiens à dire que, le Conapp a été mis en place par les autorités du pays en 2007 et l’optiqueétait d’offrir un cadre où tout le monde se retrouve dedans de sorte à éviter l’émiettement des associations dans la corporation mais, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Il faut que, le Conapp change de posture, il fait que le Conapp d’image afin d’assurer les uns et les autres àaccepter ne serait-ce que la possibilité de revenir à la maison. Et pour cela, il faut que le président du Conapp soit vraiment une personnalité dont l’impartialité rassure et ce, face à tous les sujets. Sortir des élections du 18 Mai 2018 avec un président militant à tout va, n’apporte aucune plus value au Conapp, ni à qui que ce soit. Aujourd’hui vu le niveau qu’impose le débat, le Conapp n’a pas besoin d’un président élu sur la base d’une philosophie qui divise ou sur la base de l’argent !. Ceux-là qui ont mis en place le Conapp, doivent le comprendre évidemment.
Source : www.togotimes.info, propos recueillis par A Yao.