
Après 60 ans d’indépendance des pays africains et singulièrement, du Togo, le Président du Parti Démocratique Panafricain (PDP), Innocent Kagbara, revient sur les leviers sur lesquels il faut mettre l’accent pour l’épanouissement du peuple togolais. Il répond à la question suivante : Après plus de 60 ans d’indépendance, le constat est plus que mitigé sur les progrès réalisés par le Togo dans tous les secteurs. Quels sont les leviers sur lesquels le pays peut s’appuyer pour un réel progrès et un plein épanouissement du peuple togolais ?
Hon. Innocent KAGBARA: Nous vous remercions de l’opportunité que vous nous donnez à travers votre organe. Pour nous c’est un leitmotiv de ne ménager aucun effort quand il est question du bonheur du peuple togolais. Pour répondre sans ambages nous pensons que les leviers sur lesquels notre cher pays peut s’appuyer pour un réel progrès et un plein épanouissement du peuple togolais sont :
– Miser sur la jeunesse togolaise.
Miser sur cette jeunesse, c’est miser sur l’avenir de la nation.

Nous sommes appelés à connaître les défis en matière d’emploi au regard des prévisions démographiques et des réalités économiques de notre pays. La démographie togolaise impose donc la création massive et rapide d’emplois.
D’ici 2030, le nombre de jeunes qui arriveront chaque année sur le marché du travail va augmenter. Cela signifie qu’il faut doubler le nombre d’emplois, c’est-à-dire créer des milliers d’emplois supplémentaires. C’est un enjeu considérable car on considère que le nombre d’emplois créés est déjà insuffisant. Cet écart entre l’offre et la demande risque de s’accentuer si rien n’est fait, ce qui créerait des situations de forte précarité et de chômage dans le pays.
Il est donc primordial de dynamiser le marché du travail, notamment au travers de certaines filières comme l’agriculture, qui est l’activité la plus pourvoyeuse d’emplois, et les services (tourisme, banques) vers lesquels se dirigent de plus en plus de jeunes. Il faut également renforcer l’employabilité des jeunes en orientant les filières de formation vers des offres adaptées au besoin du marché du travail et vers les métiers d’avenir. L’innovation permettrait à notre pays d’enjamber des étapes de développement tout en créant les emplois dont il a besoin. La filière numérique permet d’envisager des solutions disruptives dans certains secteurs clés pour la jeunesse : pourquoi ne pas imaginer des plateformes éducatives numériques, des centres de santé à distance, au-delà de la digitalisation des services bancaires déjà largement utilisée par les jeunes?
Nous insistons sur le point de l’employabilité. L’employabilité des jeunes est clé. Par ailleurs, si l’accès à l’éducation connaît de réels progrès de nos jours, la qualité de l’enseignement y demeure insuffisante. L’enseignement supérieur a aussi été insuffisamment investi. Il faut trouver des solutions nouvelles pour répondre à cet enjeu.
De surcroît, la qualité du travail, qui conditionne la qualité des conditions de vie, est un autre défi : le secteur informel représente en moyenne 90 % de l’emploi. Des politiques publiques adaptées sont à mettre en place pour le structurer et améliorer les conditions de travail : services financiers et non financiers adaptés aux créateurs d’entreprise et aux petites entreprises, renforcement du dialogue social et des organisations professionnelles représentatives, formation tout au long de la vie.
Nous allons nous arrêter ici. Merci pour votre attention.
Soyons patriotes et osons ensemble.
Le Togo d’abord .
Milioussiba innocent kagbara