
A Dakar au Sénégal, l’homme redoute la journée de demain vendredi 17 juin 2022. Et pour cause, de l’électricité dans l’air suite à l’interdiction par le Préfet de Dakar de l’appel à la manifestation de l’opposition regroupée au sein Yewwi Askan Wi, pour dénoncer le rejet de la liste de ses candidats pour les législatives du 31 juillet prochain par le Conseil Constitutionnel.
En effet, après la manifestation du 08 juin dernier, l’opposition sénégalaise regroupe au sein du Yewwi Askan Wi a encore appelé à une grande manifestation demain vendredi 17 juin dans la capitale. Objectif, la coalition d’opposition entend « maintenir la pression » aussi bien sur le gouvernement que sur le Conseil Constitutionnel en vue de la réhabilitation sa liste nationale pour les législatives. Dans son arrêté rendu public mercredi, le préfet Mor Talla Tine pointe deux raisons pour lesquelles il n’autorise pas cette manifestation. Il s’agit notamment de : « menaces de troubles à l’ordre public » et « violation de l’article L61 du Code électoral », article qui « interdit toute propagande déguisée » durant les 30 jours précédant l’ouverture officielle de la campagne.
Pour l’opposition, il s’agit de manœuvre du pouvoir pour étouffer la pression la manifestions et empêcher par tous les moyens, la candidature de l’actuel maire de Ziguinchor Ousman Sonko. Puis l’annonce de la décision du conseil constitutionnel, le climat politique est monté d’un cran dans le pays. Pour la coalition Yewwi Askan Wi, il n’y a aucune logique dans la décision du préfet d’interdire la manifestation dans la mesure où il avait déjà autorisé la première manifestation de la même coalition le 8 juin passé. Manifestation qui avait regroupé plusieurs milliers de personnes à la place de la Nation. Selon l’opposition, c’est donc cette démonstration de force du 8 juin qui fait peur au pouvoir de Dakar. Elle maintient l’appel à la manifestation et invite la population à sortir massivement « Le préfet ne peut pas et ne doit pas interdire la manifestation. On l’a informé de la tenue d’une manifestation. Les arguties sont fallacieuses, les arguments ne sont pas pertinents », martèle Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar.

Pour Ousmane Sonko, le rassemblement de vendredi aura bel et bien lieu. « Nous maintenons notre manifestation car après l’injustice contre nos listes, le minimum qu’il nous restait, le droit de manifester, Macky Sall nous dit qu’il va nous priver de ce droit. » Le bras de fer se durcit donc, alors que des membres de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakaar ont appelé leurs partisans à « faire face aux pyromanes de l’opposition qui cherchent à déstabiliser le pays ». Ce qui fait dire à beaucoup de personnes que ce vendredi est un vendredi de tous les dangers. Alioune Tine, défenseur des droits humains appelle le chef de l’État « à appeler les acteurs politiques au dialogue ».