
Le projet de gazoduc transsaharien censé relier le Nigeria à l’Algérie via le Niger semble menacé d’un abandon définitif, sur fond de tensions politiques croissantes entre Alger et plusieurs pays sahéliens, en particulier le Niger.
En effet, selon la plateforme spécialisée « Taqa », citant des sources algériennes bien informées, Niamey aurait suspendu le lancement des études finales du projet, mettant en péril une initiative à laquelle l’Algérie attachait une grande importance stratégique.
Aucune raison officielle n’a été avancée, mais les observateurs établissent un lien direct avec la détérioration des relations diplomatiques entre Alger et Niamey. Le Niger a récemment rappelé son ambassadeur en Algérie, en signe de solidarité avec le Mali, après que l’armée algérienne a abattu un drone malien près de la frontière.

L’Algérie a réagi en rappelant à son tour son ambassadeur à Niamey, comme elle l’a fait avec le Mali et le Burkina Faso, aggravant davantage la crise diplomatique. À cela s’ajoute le mécontentement croissant du Niger à l’égard des expulsions massives de migrants africains menées par l’Algérie vers les frontières nigériennes en avril dernier. La chaîne publique nigérienne « Télé Sahel » a dénoncé cette politique, la qualifiant d’inhumaine et contraire aux accords africains et internationaux.
Ce désengagement du Niger constitue un coup dur pour l’Algérie, qui tentait d’accélérer la réalisation de son projet gazier afin de devancer le Maroc, engagé de son côté dans un ambitieux projet de gazoduc atlantique avec le Nigeria, passant par plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’en Europe.
Le projet marocain bénéficie d’un large soutien dans le cadre de l’Initiative des États africains atlantiques, lancée en 2022 par le roi Mohammed VI, et visant à faire de l’Afrique un acteur majeur du commerce mondial. Cette initiative mise sur le renforcement des partenariats entre pays riverains de l’Atlantique.
Le Maroc s’appuie sur ses infrastructures modernes, comme le port de Tanger Med et le futur port de Dakhla, ainsi que sur son réseau routier, pour positionner le gazoduc atlantique comme un levier stratégique en matière de sécurité énergétique régionale et internationale.
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Avec la suspension du projet algérien par le Niger, l’avantage semble désormais pencher en faveur du Maroc, qui consolide sa position de partenaire fiable pour l’acheminement du gaz africain vers l’Europe, dans un contexte de profondes reconfigurations géopolitiques sur le continent.
Avec infoauclair