
En Côte d’Ivoire, une semaine après l’acquittement définitif de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé par la chambre d’appel de la CPI, la grande question qui était attendue, était de savoir si le pouvoir ivoirien allait favoriser leur retour au pays. En conseil des ministres ce mercredi 07 avril, le Président Alassane Ouattara a fait une importante annonce à ce sujet.
En effet, en ouverture du premier conseil des ministres du gouvernement du Premier ministre Patrick Achi, rendu public hier mardi 06 avril, le chef de l’État Ivoirien a tendu la main à l’ancien président Laurent Gbagbo et à l’ancien ministre de la jeunesse, Charles Blé Goudé. Ainsi, dans sa déclaration, le président Ouattara, a estimé que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, étaient libre de revenir au pays à tout moment s’ils le souhaite. Pour le président Ouattara, le gouvernement est ouvert à un retour rapide de l’ancien président au pays afin qu’il jouisse des avantages liés à son statut d’ancien chef d’État ivoirien. « Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont libre de rentrer dans le pays quand ils le souhaitent. Des dispositions seront prises pour que Laurent Gbagbo bénéficie conformément aux textes en vigueur des avantages et indemnités dues aux anciens chefs d’État » a indiqué Alassane Ouattara.
Cette déclaration du président Ouattara vient mettre fin au doute sur la disponibilité du pouvoir ivoirien a faciliter le retour au pays de ces deux acteurs importants de la vie politique de la Côte d’Ivoire dont l’ombre pèse lourd sur le processus de réconciliation entamé depuis une dizaine d’années au pays de l’éléphant. Car depuis le décès du premier ministre Hamed Bakayoko, qui était en charge des discussions avec Laurent Gbagbo en vue de préparer son retour au pays, l’on mettait le doute sur la disponibilité des dirigeants ivoiriens à favoriser le retour au pays de Gbagbo et son coaccusé Blé Goudé. Surtout que l’ancien président Laurent Gbagbo est condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne dans une faire d’attaque du siège de la BCEAO lors de la crise poste électorale de 2010. Et ceci en dépit du fait que le gouvernement ivoirien a remis depuis quelques mois, les deux passeports ordinaires et diplomatiques que l’ancien président demandait en vue de son éventuel retour en Côte d’Ivoire.

Rappelons que cette déclaration du président Ouattara contraste avec celle de l’avocat de l’État ivoirien Ben Méité qui estimait que s’il Gbagbo et Blé Goudé mettaient pied en Côte d’Ivoire, ils seront jetés en prison. L’on se pose alors la question de savoir si la déclaration du président Ouattara est-elle sincère ou c’est juste un guet a pan ? Mais le moins qu’il faut savoir, est qu’une éventuelle arrestation de Gbagbo et Blé Goudé à leur retour en Côte d’Ivoire, risque de mettre le pays en feu et en sang.