
Les tensions entre l’Israël et l’Iran sont particulièrement tendues depuis le retrait des USA de l’accord sur le nucléaire iranien
Ainsi, l’Israël a répondu à des roquettes iraniennes tirées depuis le territoire syrien sur le plateau du Golan occupé par Israël par des tirs de missiles sur des cibles iraniennes en Syrie, ce jeudi. Pour autant, aucun des protagonistes n’a d’intérêt à transformer la situation en conflit ouvert.
L’Etat hébreu a tiré plus de 70 missiles, dans la nuit de mercredi à jeudi 10 mai, sur des cibles liées à l’Iran en Syrie. Si officiellement on évoque pas de morts, des sources évoque des cas de décès liés à ces frappes.

Selon Pierre Razoux, directeur de recherche à l’IRSEM, l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire, il n’y a pas de raisons qu’il y ait un conflit ouvert entre Jérusalem et Téhéran. D’après lui, « il n’est absolument pas de l’intérêt, ni d’Israël, ni de l’Iran, de se lancer dans un affrontement majeur ». Pas forcément militairement, mais à tout le moins « politiquement, stratégiquement, économiquement ». Un conflit armé ouvert « serait très dommageable pour les intérêts iraniens et pour les intérêts israéliens ».
Ce conflits serait particulièrement dommageable pour les syriens qui payeront fondamentalement le plus lourd tribus d’un tel affrontement dans la mesure où le sol syrien pourrait et sert déjà de terrain d’expression de ce conflit.
Un tel affrontement ferait également « le jeu des autres acteurs régionaux, qui pour le moment observent et s’apprêtent à compter les coups. La Turquie, la Russie, la France, les États-Unis ainsi que la Chine. Qui souhaiterait de les acteurs classiques s’affaiblissent mutuellement pour mieux pouvoir ensuite arriver et imposer une sorte de domination économique sur la région. » Ce qui ne ferait les affaires ni de Téhéran ni de Jérusalem.
Ainsi donc, à moins d’un accident grave, selon Pierre Razoux, « on restera dans le domaine de la dissuasion mutuellement gérée ». C’est-à-dire qu’il est probable de continuer à voir « des frappes ponctuelles de part et d’autre, mais dans une logique de contrôle général de la situation sur place ».